Spoga+gafa 2022 l’éternel retour
S’il est un salon attendu avec espoir pour les uns, scepticisme et doutes pour les autres c’est bien le spoga+gafa qui signait son grand retour après deux ans de disette absolue en raison d’un calendrier qui a obligé les équipes de Koelnmesse à se plier aux restrictions imposées par l’épidémie de Covid. C’est donc avec beaucoup de curiosité que cette édition particulière à bien des égards a été observée lors de cette édition 2022 qui s’est tenue dans le célèbre parc des expositions de la ville de Cologne, du 21 au 24 juin. D’ores et déjà, les cassandre en sont pour leurs frais. Cette édition du grand retour fût un vrai succès, comme le démontrent les chiffres incroyables de fréquentation sachant cependant que le virus rôde encore.
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ToggleTout ceci est plus que rassurant et démontre que l’univers des salons et foires professionnelles compte encore beaucoup, malgré la montée en puissance des plateformes numériques. Néanmoins et comme on pouvait l’imaginer, celles ci, loin d’avoir remplacé les rencontres physiques s’inscrivent comme un complément idéal d’échanges, permettant ainsi aux plateformes d’exister toute l’année, d’une manière digitale. Finalement, ce qui eût pu être un coup mortel, est en passe de devenir un coup gagnant, à condition bien sûr que ce redoutable Covid ne joue les prolongations.
Mais revenons à notre sujet, à savoir cette session inédite du salon spoga+gafa. Inédite en effet, puisque, les organisateurs n’ont pas eu peur de prendre encore un peu plus de risques, en modifiant la date de tenue du salon. Ce genre d’acrobatie n’est pourtant pas dans les habitudes des grands organisateurs des salons outre rhénans, qui tiennent en général à maintenir les calendriers stables, non seulement par tradition, mais également pour permettre aux acheteurs de gérer et maîtriser leur emploi du temps souvent chargé.
Chamboule tout
Ainsi, le spoga+gafa se tenait depuis des décennies traditionnellement début septembre, et personne ne s’en plaignait, tant s’en faut puisqu’il faut quand même rappeler que le salon est le plus grand rendez vous mondial dédié au jardin dans toute son intégralité et aux loisirs de plein air. Nous irions jusqu’à dire le seul au monde qui puisse, ou plutôt pouvait jusqu’au début de la pandémie, proposer une offre d’une telle envergure et une dimension planétaire, phénomène auquel Koelnmesse a toujours été profondément attaché, ayant toujours consacré beaucoup d’attention de travail et de temps à l’internationalité de son offre. Tout ceci marchait d’ailleurs fort bien jusqu’en 2019, dernière édition avant la catastrophe qui s’est abattue sur le monde.
Mais là, où nos amis Allemands ont étés fort habiles, c’est qu’ils ont profité de ce long intermède pour réfléchir sur des changements de date, en réponse à une demande qui s’était déjà exprimée de façon plus où moins avouée par les visiteurs et exposants, même s’il faut bien avouer que celle ci n’était pas prioritaire. De toutes façons, les calendriers n’ayant plus aucun sens réel après deux années d’interruption, les organisateurs ont profité d’une situation inédite pour changer de date, en mettant tout en œuvre pour organiser le spoga+gafa au plus vite après une si longue absence et rapprocher le salon le plus près possible des beaux jours, ce qui pour un rendez vous dédié à la vie en plein air et aux activités au jardin se tient parfaitement. Il va cependant certainement sans dire que cette décision ne s’est pas prise au doigt mouillé. Connaissant les équipes Koelnmesse, il est évident que de nombreux contacts ont été pris en amont auprès des organisations professionnelles et syndicats nationaux de tous ordres, selon une méthodologie largement éprouvée par des années d’expérience. Comme au bon vieux temps d’avant la pandémie.
Une offre très affirmée
Toujours est t’il que la recette a parfaitement fonctionné, puisque pas moins de 25. 000 visiteurs venus de 112 pays ont fait le déplacement à Cologne en ces journées afin de découvrir les nouveautés et innovations de fabricants et distributeurs venus de 112 pays. Compte tenu de l’absence des exposants Asiatiques, notamment Chinois et surtout d’acheteurs qui s’affirmaient de plus en plus nombreux avant la crise, ces statistiques globales sont tout à fait remarquables, puisqu’elles reviennent grosso modo au niveau similaire à celles de 2019, ce qui constitue vraiment un résultat exceptionnel dans un contexte qui ne l’est pas moins. Les chiffres sont là, incontournables. Bien évidemment c’est le contingent de citoyens Européens qui a fourni sans surprise le gros des troupes, comme cela a toujours été le cas depuis les débuts de l’existence du salon. N’oublions pas que Cologne est au cœur du vieux continent ce qui a facilité les déplacements aériens qui restent encore perturbés. Honneur donc à la Belgique, la France, aux Pays Bas, à L’Espagne, au Royaume uni, venus nombreux sans oublier bien évidemment l’Allemagne. Tous ces pays ont donc été très largement représentés par les commerçants et acheteurs professionnels de chaque nation. Sur le plan intercontinental, des acheteurs venus de contrées lointaines comme Australie et Nouvelle Zélande, mais aussi Israël, le Canada, les Etats unis ont fort bien répondu présent. Au final, la proportion d’étrangers était cette année de 67%, contre 65 en 2019.
Mais qu’a donc découvert tout ce beau monde lors de ses visites. Une offre dédiée au jardin et aux activités de plein air, c’est d’une évidence biblique, puisqu’ils étaient là pour cela. Mais le thème central du salon n’a pas pu leur échapper tant il sautait aux yeux du professionnel le plus averti. En effet, tout tournait dans l’offre globale autour du thème du développement durable, sans grande surprise tant le sujet est de plus en plus sensible au point d’en devenir central. Ceci, les équipes Koelnmesse l’ont fort bien compris et c’est ainsi que le salon en est la vitrine par excellence. Les “Jardins durables”, étaient omniprésents, au même titre que les matériaux du même nom, recyclables et économes en ressources sur différents segments de l’offre globale. Il en allait aussi pour l’utilisation efficace d’énergie et d’eau. Tous ces éléments constituaient le fer de lance d’une offre qui se veut la plateforme de référence du secteur vert, avec l’ambition clairement affichée d’ en devenir le rendez rendez vous incontournable afin d’envoyer ainsi des signaux forts vers ce que sera l’avenir en ce domaine.
Toujours plus de déco ?
Une autre tendance lourde qui nous a interpellés, tant et qu’à un moment nous nous sommes demandés si nous n’étions pas entrain de visiter un salon du mobilier outdoor, tant l’offre se fait toujours plus abondante, plus sophistiquée grâce aux énormes progrès en matières de matériaux polyvalents permettant une installation à la fois au jardin et en intérieur. Cette tendance qui n’est d’ailleurs pas nouvelle, ne fait que se développer et les designers profitant de l’aubaine, s’en donnent à cœur joie. Il nous a semblé que cette
Tendance décoration avait pris le pas sur les petits ornements de jardin. Tout ceci, cependant est loin d’être innocent, puisque dans la stratégie Koelnmesse, il semble établi que les passerelles avec le salon IMM, sont de plus en plus évidente, afin de proposer une philosophie liée à l’aménagement de la maison, via tous les rendez vous liés au secteur organisés à Cologne. Telle était en tout cas la stratégie mise en place avant l’épisode covid. il y a fort à douter que celle ci soit remise en cause tant elle paraît cohérente.
Eternels barbecues sur spoga+gafa
Mais, on ne quitte jamais le spoga+gafa sans avoir été faire un tour du côté du secteur des barbecues et autres Planchas, fours à Pizza, etc. D’ailleurs, comment l’éviter tant celui ci est conséquent, c’est un euphémisme. Le plus incroyable c’est que cette offre semble avoir ignoré tout ce qu’était lié de près ou de loin à la pandémie. Nous avons retrouvé les halls tels que nous les avions laissés en 2019 avec une offre toujours aussi riche, toujours aussi variée, toujours aussi inventive et ce dernier qualificatif n’est pas un vain mot. Il y en a pour toutes les bourses, tous les goûts. Depuis le barbecue de base qui s’est profondément transformé au point de permettre toutes les cuissons en toute sécurité, jusqu’aux produits les plus sophistiqués dont les prix peuvent atteindre des sommets. Ce sont aujourd’hui de véritables cuisines de haut de gamme permettant de préparer les mets les plus complexes. .
A la vue de cette offre incroyable, nous ne pouvons constater que le phénomène Barbecue est un marqueur de notre société. Il est le trait d’union qui autorise encore la convivialité dans un monde toujours plus égoïste, plus individualiste. Il permet à des familles, des groupes d’amis de se réunir au jardin par une belle journée, une douce soirée autour de grillades savoureuses.
Cette expérience, Koelnmesse a permis à tous les acheteurs et professionnels du secteur ainsi que quelques privilégies de se retrouver sur les bords du Rhin, pour déguster le savoir faire d’exposants qui avaient installé des stands, où chacun a pu ainsi déguster les saveurs de délices en tous genres passés au barbecue.
Ainsi donc, le spoga+gafa a survécu à deux années terribles. Mieux encore, tel le phénix, il renaît de ses cendres et de surcroît en pleine forme. Ce rendez vous a constitué un test pour toute une profession. Ceux qui ont enterré trop vite les salons physiques n’ont pas compris que l’être humain est un animal social, et que les rencontres physiques sont essentielles à bien des égards, à fortiori lorsque l’on fait du commerce. Cette pandémie l’aura clairement démontré, mais elle a permis aussi l’avènement des plateformes digitales qui permettent de prolonger chaque rendez vous toute l’année. “L’After show,” lancé après le 27 juin permettra donc de continuer à commercer en ligne via l’application, mais il vient en complément et non en remplacement. Au risque de nous répéter, les salons professionnels restent incontournables. En conclusion et au risque de nous répéter, les salons professionnels ne sont pas morts, tant s’en faut. Le succès de cette édition 2022, l’a largement démontré, en nous faisant oubler que nous avons vécu une des pires crises qu’a connu l’humanité, dont la menace de retours n’a d’ailleurs pas totalement disparu.