Maison et objet

Le magic bazar

5 journées de bonheur dans l’univers de la décoration, de l’élégance, du plaisir des sens, tel est le menu que nous ont proposé les organisateurs de cette édition de rentrée du salon Maison et Objet.

Ces moments sont d’autant plus les bienvenus que l’époque ne se prête pas à la franche rigolade. Après les sombres années du Covid, voici le monde sous les bruits de botte du côté de l’Europe de l’Est, donc à nos portes et rien n’est parti pour s’arranger. Ces journées vécues du côté de Villepinte dans un parc des expositions qui n’a pourtant rien de folichon sur le plan environnemental ont été un bain de jouvence, une forme de parenthèse enchantée. Décidément, ce salon possède une dimension magique que personne ne peut lui contester.

Une fois de plus les organisateurs ont donc fait mouche avec leur offre si attrayante qui la rend unique en son genre. En effet ce sont pas moins de 59 000 visiteurs qui ont arpenté les allées à la découverte de toutes les nouveautés et innovations qui n’en manquent pas puisque s’il est bien un salon qui fait la part belle aux créateurs, c’est bien celui là. Et puis au fond, faut-il parler de salon eu égard à cette offre multiple dans le domaine de la décoration et de l’aménagement de la maison. Il y règne une atmosphère si particulière qui donne au visiteur cette impression de se balader dans un gigantesque bazar ou l’on trouve tout et même un peu plus, passant ainsi du nécessaire au superflu, mais jamais à l’inutile ni au mauvais goût, standing et réputation obligent. Toujours est il que cette offre unique, jamais égalée, nous la devons aux 2200 exposants qui ont rivalisé une fois de plus, d’imagination, dans une ambiance unique ou l’art de vivre est le dénominateur commun de ce rendez vous pas comme les autres, sans oublier non plus les nombreuses animations qui ont comme toujours largement contribué au succès de cette édition marquée par les plaisirs du retour à la “vie d’avant”, celle des rencontres physiques, des échanges de visu entre les acheteurs et les exposants. Ceci démontre que rien ne remplace les salons surtout un rendez vous comme celui là, ou chaque pas met les sens en éveil. Voilà donc définitivement espérons le, le grand retour de Maison & Objet dans son cycle habituel. Notons quand même que par miracle le salon dans la globalité de ses éditions a été moins affecté que d’autres par le virus, tandis que les grands rendez vous internationaux dans tous les domaines passaient à la trappe.

Jamais égalé

Mais en faisant abstraction des circonstances, il faut bien avouer que ce rendez vous est une sorte d’Ovni, ce qu’il fait qu’il a souvent été copié ici et là, mais jamais égalé. Il est en effet bien difficile de balayer la profondeur, l’originalité de l’offre proposée, tant celle ci est riche. Inutile donc d’en faire un inventaire à la Prévert qui n’aurait aucun sens. C’est surtout la “French Touch” qui montre au monde entier qu’elle est toujours plus que jamais vivante. Au delà de l’infinie variété de produits qui balaient tous les secteurs de la maison, c’est surtout la patte des designers qui illustre le savoir faire, le goût du beau qui se trouve exposé dans ce grand parc des expositions de Villepinte, endroit assez sinistre avouons le. Et pourtant en l’espace de 5 jours, cette vilaine citrouille se transforme en carrosse. Il suffit de s’imprégner du caractère unique de ce salon pas comme les autres, qui ressemble à un gigantesque et superbe bazar magique, ou l’on trouve tout et même ce que l’on n’est pas venu chercher. C’est ce qui fait son succès, puisque sa réputation est connue et reconnue au delà des frontières. Telle est aussi la raison du large éventail de visiteurs qui vont des enseignes de déco, jusqu’aux détaillants et indépendants. Ces derniers constituent le gros des troupes. Ils viennent y chercher les produits qui séduiront leurs clientèle, et dans le domaine le sujet est vaste. Il n’en reste pas moins vrai qu’en termes de nombre d’exposants ce sont les marques Françaises qui font le nombre. Elles étaient encore 1059 à représenter brillamment nos couleurs cette année, donc très majoritaires, si l’on se réfère à un classement par pays et l’on ne peut que s’en réjouir. Maison et Objet est une vitrine de notre art de vivre, lequel prouve qu’il est encore bien réel, malgré un climat morose. Il faut aussi y voir en filigrane l’image de la ville de Paris, qui malgré les outrages qu’elle subit de la part de ceux qui dirigent notre magnifique capitale, reste toujours aussi forte. En effet, et quoiqu’il arrive, elle reste invariablement la référence dans le domaine de la décoration, de l’aménagement de la maison.

Paris sera toujours Paris

Aussi est ce pour cela que l’attractivité d’un salon Parisien, dont pourtant le site ou il se déroule n’est guère attractif sur le plan de l’environnement, est aussi forte. Le seul nom de la ville lumière suffit pour attirer le monde entier. Encore faut-il savoir séduire et garder ces visiteurs. C’est ce qu’a parfaitement réussi Maison et objet en sachant capter l’essentiel du charme et de la capacité d’attraction de Paris, à savoir ce côté Glamour qui attire le monde entier, grâce à une exigence de la part des organisateurs et une offre en adéquation avec sa réputation. C’est cette alchimie qui fonctionne à plein sur Maison et Objet. Attention toutefois à ne pas se méprendre ce n’est pas une plateforme du Made in France. C’est aussi un salon International et les chiffres le prouvent d’une manière irréfutable puisque les exposants étrangers venus de toutes nations se sont comptés au nombre très conséquent de 1211 issus de 66 pays. A noter également que 589 nouvelles marques ont fait leurs premiers pas sur le salon cette année, ce qui prouve également le niveau de séduction de Maison et Objet. En étudiant d’un peu plus près la typologie de ceux qui ont fait le déplacement, on constate sur les 58 688 visiteurs uniques, très précisément, une progression étonnante de 20 %. d’autre part, 21025 d’entre eux sont venus de 147 pays, ce qui est également remarquable, lorsque l’on connaît les difficultés inhérentes aux transports aériens et aux restrictions aux frontières de nombre de pays Asiatiques et non des moindres, à l’instar surtout de la Chine dont les acheteurs sont très friands de notre production nationale en matière de décoration. Tout ceci prouve que le salon a pris une véritable dimension internationale dans un contexte bien particulier ce qui laisse augurer des lendemains qui chantent lorsque les frontières seront de nouveau totalement ouvertes partout.

L’Europe en pointe

Sans grande surprise cependant et pour toutes les raisons exogènes évoquées, ce sont les Européens qui se sont taillé la part du lion pour cette édition 2022. C’est ainsi que dans le domaine du visitorat, le Top Cinq est constitué par la Belgique, notre voisin le plus proche qu’il faut cependant saluer pour sa performance avec 2972 visiteurs suivie par l’inévitable Italie (2093) les Pays Bas (1599) suivis de très près par l’Allemagne (1545). Enfin, c’est le royaume uni qui clôt ce classement avec 1394 sujets du nouveau roi Charles 3. Au niveau des exposants, c’est sans surprise l’Italie, autre paradis de la déco qui l’emporte avec 142 exposants, devançant les Pays Bas (119), la Belgique (118) L’Allemagne (106) et le Danemark (92). Tous ces pays à l’exception de l’Italie qui fait la course en tête se tiennent de très près.

Animations omniprésentes sur maison et objet

Au delà des chiffres que retenir de cette édition 2022 ? Mille et une choses. Toutefois, nous avons noté le retour des marques emblématiques sur leurs marchés. Elles se nomment notamment Ethnicraft, Les Héritiers, Seletti, Ibride ou encore Maison Berger et Bonton, qui signaient leur retour. Côté Visiteurs au delà du Top Cinq, on pouvait noter un retour de la Corée, du Japon et un intérêt croissant des Américains du Nord et du Canada. Autre fait remarquable, un quart des exposants se présentaient pour la première fois sur Maison et Objet. De nombreuses animations ont égayé l’événement et notamment des démonstrations de chefs organisées par Gault & Millau. Il ne fallait pas oublier non plus, la place accordée aux nouveaux exposants nommée Spotlight et “Future on Stage” tremplin pour jeunes talents, ni la mise en scène de Christina Celentino Designer de l’année, ou encore le palais immersif nommé réminiscence.
Enfin, les visiteurs étaient conviés à découvrir un extrait de la programmation de la désormais célèbre Paris Design Week. Evidemment le salon prépare dès a présent son édition de Janvier 2023 (du 19 au 23) avec autant de programmations phares, dont le parcours en ville “Maison & Objet in the city” inauguré l’an passé. N’oublions pas non plus la chaîne Web mensuel réservée aux professionnels et dédiée aux décryptages marchés et à la formation.

Voilà donc en gros ce qu’il fallait retenir de cette session de rentrée 2022. Tous les clignotants sont au vert, les organisateurs regorgent de projets. Il ne reste plus qu’à la conjoncture internationale de se mettre à l’unisson, au Covid de se faire oublier. Mais tout ceci, c’est une autre histoire qui nous dépasse.